Programme 2019/2020

Vous trouverez ici l’intégralité du programme du séminaire 2019/2020.

Comment fonctionne ce programme ?

Les séances sont conçues comme des jalons d’un même parcours, explorant diverses facettes du judaïsme moderne, de sa naissance à nos jours. Chaque mois, deux séances présenteront deux facettes d’une même question : l’une sera plutôt tournée vers des aspects culturels ou historiques, l’autre sera davantage consacrée à des enjeux politiques.

Des séances autonomes

Cependant, chaque séance sera menée de manière indépendante et sans prérequis nécessaires : nous ne ferons que très ponctuellement référence aux discussions précédentes, et uniquement sous forme de rappels ou de clarifications. Il est donc tout à fait possible de venir à une séance sans avoir assisté à toutes les autres !

En savoir plus

Des articles publiés avant chaque séance exposeront de manière détaillée le contenu de l’événement à venir. Vous pouvez aussi en apprendre un peu plus sur nos invités dans l’onglet qui leur est dédié : Nos invités. Des liens permettant de s’inscrire aux séances seront aussi ajoutés sur cette page.

Octobre

Mardi 1er octobre 2019 : De nouveau Mendelssohn ? Aux origines du judaïsme moderne
La séance : Mathis Marquier, élève en philosophie à l’ENS, recevra l’historien des idées Dominique Bourel (CNRS) pour se pencher sur la figure de Moïse Mendelssohn. Ensemble, ils reviendront sur la pensée politique du philosophe, fondée sur la plus grande tolérance religieuse de l’Etat et la liberté radicale de pensée, et sur sa postérité au sein du judaïsme moderne qu’il inaugure.

Mardi 15 octobre 2019 : Doubnov et le destin des Juifs modernes
La séance : Milo Lévy-Bruhl, doctorant à l’EHESS, présentera Bruno Karsenti (EHESS) dont les recherches interrogent le destin moderne des Juifs du point de vue de la philosophie des sciences sociales. Bruno Karsenti prolongera ensuite pour nous sa réflexion sur la Question juive et les philosophies modernes de l’émancipation.

Novembre

Mardi 5 novembre 2019 : Le Golem : de l’Homo Factus à l’Homo Faber
La séance : Léa Jouannais, étudiante en lettres à l’ENS, recevra l’historienne de l’art Ada Ackerman (CNRS), qui a participé à la conception d’une exposition sur le Golem au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, ainsi que la philologue Emma Abaté (CNRS), dont les travaux portent sur les manuscrits hébreux au Moyen-Âge. Ensemble, elles exploreront les aspects artistiques et scientifiques du mythe du Golem, dont le rayonnement s’étend bien au-delà des cercles juifs.

Illustration de Mark Podwal pour Le Golem d’Elie Wiesel

Mardi 19 novembre 2019 : Existe-t-il une politique juive ?
La séance : Avishag Zafrani, post-doctorante en philosophie politique (Université Paris-Descartes), interrogera Danny Trom (CNRS, EHESS) sur ses derniers travaux de sociologie politique des collectifs à l’époque moderne. Ils reviendront notamment sur le grand débat, entretenu par Hannah Arendt et Yosef Hayim Yerushalmi – Existe-t-il une théorie politique juive ? -, auquel Danny Trom à récemment apporté une contribution majeure. En se plongeant dans les commentaires rabbiniques d’Esther, il a exhumé un modèle de pratique politique juive profondément bouleversé par la Shoah et la création d’Israël.

Jean-Luc Nancy

Lundi 25 novembre 2019 : Aux origines de l’antisémitisme et de la démocratie
La séance : Emmanuel Levine, doctorat à l’Université Paris-Nanterre, et Milo Lévy-Bruhl, doctorant à l’EHESS, s’entretiendront avec le philosophe Jean-Luc Nancy et le journaliste et éditeur Jean-Christophe Bouthors à propos de leur ouvrage Démocratie ! Hic et nunc (François Bourin, 2019) et de l’ouvrage de Nancy Exclu le Juif en nous (Galilée, 2018). Dans ces deux livres les auteurs partent d’un diagnostic d’une résurgence de l’antisémitisme et de certaines apories des démocraties libérales et entreprennent une genèse de ces deux phénomènes, à la croisée de la Grèce antique, de la naissance du christianisme et du monothéisme juif. Ce retour aux origines pour éclairer le présent nous mènera à explorer les tensions qui structurent deux notions clés de l’Occident : l’autonomie et l’hétéronomie.

Décembre

Calligraphie par Michel d’Anastasio

Mardi 3 décembre 2019 : La littérature yiddish moderne : textes, Histoire, politique
La séance : Cécile Rousselet, doctorante en littérature russe et yiddish (Paris 3 – Sorbonne Nouvelle & Sorbonne Université) recevra l’éminent yiddishiste Yitskhok Niborski (INALCO), traducteur, poète et vice-président de la Maison de la culture yiddish, et Carole Ksiazenicer-Matheron (Paris 3 – Sorbonne Nouvelle), maître de conférence spécialiste de littérature yiddish, pour parler de cette « langue assassinée ». Ils interrogeront ensemble le rôle du yiddish dans les débats qui agitaient le Yiddishland autour de la double appartenance religieuse et nationale, de l’émancipation et de la naissance de l’hébreu moderne.

Mardi 17 décembre 2019 : Des langues juives ? Le yiddish et les dialectes du Midi
La séance : Étudiant le dialecte judéo-espagnol des Juifs de Salonique, Sarah Gimenez (INALCO) animera un échange portant sur les langues dites juives. Elle recevra Peter Nahon, doctorant en linguistique (Sorbonne Université), spécialiste des dialectes des Israélites du Midi, et le linguiste Alexandre Beider, auteur d’ouvrages de référence sur les noms juifs et l’histoire du yiddish. Ensemble, ils discuteront de l’appellation même de « langue juive », des aspects socio-historiques de ces langues et de leurs rapports avec l’hébreu. 

Janvier

Angelus Novus, aquarelle de Paul Klee, 1920.

Mardi 14 janvier 2020 : Messianisme juif et utopie politique. Réflexions à partir de W. Benjamin et G. Scholem
La séance :  Jean Tain, doctorant en philosophie (ENS), animera une séance consacrée au messianisme et au judaïsme. Le philosophe Michael Löwy (CNRS-EHESS), spécialiste du marxisme et du judaïsme libertaire, distinguera d’abord utopie et messianisme avant d’examiner la spécificité des messianismes juifs, à l’oeuvre notamment chez Walter Benjamin et Gershom Scholem. Valentin Denis, élève à l’ENS, approfondira les rapports entre messianisme et histoire chez W. Benjamin.

Mardi 28 janvier 2020 : Les sionismes avant et après la fondation moderne de l’État d’Israël
La séance : Thomas De Almeida (Université de Cergy-Pontoise) étudie la vision sioniste du retour à la terre dans l’oeuvre littéraire et politique de Vladimir Jabotinsky. Il recevra Rina Cohen-Muller (INALCO), spécialiste de l’histoire israélienne, pour une discussion autour de la diversité idéologique des différents courants sionistes historiques, avant et après la fondation de l’État moderne d’Israël en 1948. Cette plongée dans un des débats majeurs de la pensée juive au XXe siècle – quel sionisme pour le peuple juif bientôt souverain ? – nous permettra de mieux comprendre les problématiques soulevées par les sionismes actuels.

Février

Mardi 4 février 2020 : Des femmes juives engagées : d’Esther aux militantes d’aujourd’hui [séance reportée]
La séance : Marie-Laure Rebora, élève à l’ENS, proposera une réflexion autour du modèle de la femme biblique en croisant l’exégèse de la Meguila d’Esther et ses lectures les plus contemporaines avec les portraits de femmes bibliques de la photographe israélienne Dikla Laor. De son côté, l’historien du judaïsme Vincent Vilmain (Université du Maine), spécialiste du sionisme et de l’engagement des femmes dans le sionisme politique, nous parlera des luttes de femmes juives au XXe siècle, au croisement du féminisme et du sionisme. 

Esther (© Dikla Laor)

Mardi 25 février 2020 : Spectres de la littérature juive américaine (I. B. Singer, B. Malamud, P. Roth) 
La séance : Spécialiste de littérature américaine et de Derrida, Isabelle Alfandary (Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle)  et Myriam Ackermann-Sommer, doctorante en littérature juive américaine (Sorbonne Université), présenteront d’abord un panorama de ce qu’on appelle souvent la littérature juive américaine. Après avoir interrogé cette catégorie, elles s’intéresseront à la spectralité et la hantise comme fil rouge traversant l’ensemble de ce corpus. Une lecture attentive de la nouvelle The Jewbird de Bernard Malamud illustrera le propos.

Mars

Les catacombes juives de Vigna Randanini à Rome, la Vienne de l’entre-deux-guerres et la ville orthodoxe d’Elad en Israël

Mardi 10 mars 2020 : Quatre judaïsmes dans la ville : les catacombes juives de Vigna Randanini à Rome, la Vienne de l’entre-deux-guerres de Paris et la ville orthodoxe d’Elad en Israël
La séance : Quatre judaïsmes dans la ville. En croisant les disciplines, les lieux et les époques, cette séance interrogera la manière dont les communautés juives s’inscrivent dans l’espace urbain et, en retour, comment cet aménagement nous renseigne sur les pratiques, les rites et les difficultés de ces communautés. Marie-Laure Rebora, élève archéologue à l’ENS, nous présentera les catacombes juives de Vigna Randanini à Rome ; Cécile Francfort, élève historienne à l’ENS, soulignera la diversité de la présence juive dans la Vienne de l’entre-deux guerres ; enfin, l’architecte et urbaniste Nava Meron (ENSA Paris la Villette) montrera les tensions contemporaines liées à l’urbanisme dans la ville orthodoxe d’Elad en Israël. 

Les séances n’ayant pas pu avoir lieu de mars à juin 2020 en raison de la pandémie de COVID-19 seront reprogrammées de septembre 2020 à mai 2021.