La troisième séance de notre séminaire Actualité et Renouveau des Études Juives a eu lieu le mardi 5 novembre, de 18h30 à 20h30, en salle des Résistants, à l’Ecole normale supérieure (45, rue d’Ulm).

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Pour cette table ronde sur le Golem, nous accueillerons l’historienne de l’art Ada Ackerman et la philologue Emma Abaté.

Ada Ackerman est chargée de recherches au CNRS, à THALIM. Historienne de l’art et spécialiste de l’oeuvre de Sergueï Eisenstein, elle s’intéresse aux transferts culturels ainsi qu’aux phénomènes d’hybridations artistiques et aux relations inter-arts. Elle a assuré le commissariat de l’exposition Golem ! Avatars d’une légende d’argile, dont elle a dirigé le catalogue, pour le Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme à Paris et pour lequel elle a imaginé la programmation culturelle associée. Elle a préparé pour le Centre Pompidou-Metz l’exposition L’Oeil extatique. Eisenstein, cinéaste à la croisée des arts, qui a ouvert ses portes le 28 septembre 2019 à février 2020, assortie d’un catalogue. Elle travaille actuellement sur l’ouvrage Reading with Eisenstein, consacré aux livres et lectures du cinéaste, à paraître en 2020. Elle prépare également une anthologie sur le Golem pour les Presses du réel.

Emma Abate est chargée de recherche à l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes et coordinateur scientifique du projet Books within Books : Hebrew Fragments in European Libraries.Son travail se consacre à l’exploration des traditions magique et kabbalistique juives à travers l’étude des manuscrits produits entre le Moyen-âge et le début de l’époque moderne/ Elle a coordonné le volume collectif L’Eredità di Salomone. La magia ebraica in Italia e nel Mediterraneo (Florence 2019). Actuellement, elle prépare un ouvrage, La fabrique du golem (CNRS Editions) qui rassemble et commente un choix de textes d’instruction pour la création d’êtres artificiels et dont le but est de laisser émerger les enjeux et les conceptions qui informent les premiers témoignages de ce rituel.
Du Golem, on ne connaît généralement que la version pragoise : une créature fantastique hantant le ghetto pour protéger la population juive. Mais son histoire est en réalité bien plus ancienne : on trouve une occurrence de ce terme dans les Psaumes, pour désigner l’homme face à Dieu, puis dans les exégèses médiévales et les sources kabbalistiques. Autant de textes que de golems différents, dont la création s’apparente souvent à un processus magique.

Rendu célèbre par le roman de Gustav Meyrink en 1910, le mythe a suscité au XXème siècle un immense engouement, puisque la créature artificielle représente un premier exemple de robot anthropomorphe. De créature (Homo Factus) dans la Bible, l’homme devient avec le golem un créateur (Homo Faber). Cet acte d’hubris, identifié très tôt comme tel par les kabbalistes qui présentaient l’acte de création comme éminemment dangereux, a inspiré à l’ère technique un certain nombre de métaphores sur les dangers de la science.
