Des judaïsmes dans la ville (10/04/20)

La douzième séance de notre séminaire Actualités et Renouveau des Études Juives aura lieu le mardi 10 mars de 18h30 à 20h30, en salle des Résistants, à l’École normale supérieure (45, rue d’Ulm). Elle sera consacrée à la place du judaïsme dans la ville, autre manière d’aborder les questions majeures de l’intégration dans la société séculière et de l’insertion dans l’espace public des communautés juives. Un buffet de cuisine israélienne clôturera la séance pour un moment de convivialité.

Pour y voir plus clair, Marie-Laure Rebora, Cécile Francfort et Nava Meron prendront non seulement trois exemples de pays et d’époques bien distincts, mais les analyseront à partir de disciplines complémentaires.

Marie-Laure Rebora est élève à l’ENS, au département de Sciences de l’Antiquité, où elle étudie l’histoire et la littérature des mondes romain et grec. Son master d’histoire et d’archéologie porte sur les inscriptions des catacombes juives de Vigna Randanini, situées sur la via Appia à Rome. En comparant les épitaphes juives et païennes dédiées à des enfants, elle veut évaluer la place des Juifs à Rome et leurs rapports avec la société romaine.

C’est donc en épigraphiste qu’elle nous présentera la communauté juive de Rome et son insertion dans l’espace urbain de la ville antique à travers ce que nous en disent les catacombes juives.

Cécile Francfort, étudiante en histoire à l’ENS, nous présentera la vie des Juifs à Vienne dans l’entre-deux-guerres, en choisissant de se concentrer sur le 2ème arrondissement, Leopoldstadt, surnommé Mazzeinsel, ou l’île de la matsa. La moitié de ses habitants sont juifs (environ 60 000 personnes).

Elle tâchera de montrer, par une démarche d’histoire sociale et culturelle, la diversité des communautés, en insistant notamment sur la différence entre les « Juifs viennois » et les « Juifs de l’Est ». Ce sera l’occasion de se replacer dans une histoire un peu plus longue, celle de Vienne comme capitale d’un Empire austro-hongrois multi-ethnique, et de cerner la manière dont les populations étaient recensés, en fonction de la langue, de la nationalité, de la religion, etc. 

Pour bien comprendre l’ancrage viennois, elle présentera les pratiques de sociabilités, autour des associations et des organisations, sportives, culturelles, politiques ; la fréquentation des cafés ; les pratiques culturelles des concerts et des représentations théâtrales.

Nava Meron est architecte DPLG, docteur en aménagement et urbanisme et chargée de cours à l’ENSA Paris la Villette. Elle reviendra sur sa thèse soutenue à l’Université Paris-Nanterre qui portait sur la ville orthodoxe israélienne d’El’ad. Elle y explore le rapport entre la pratique religieuse et la production de la ville, en analysant tant l’espace au quotidien que les enjeux politiques.